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Questions relatives à l'assistance aux castors en difficulté

En présence d'un castor blessé ou malade, le plus simple est d'appeler immédiatement SOS Environnement, un service du SPW qui peut être joint par téléphone 7/7 et 24/24 au 1718 (en français) et au 1719 (en allemand). 

Il n'est pas si rare de rencontrer un castor égaré en ville ou tombé dans un trou dont il ne peut sortir sans aide, surtout en fin d'hiver quand les subadultes se dispersent à la recherche d'un territoire.

Un castor tombé dans un trou peut en sortir seul si on y place une échelle, un tronc d'arbre ou quelque chose d'équivalent, suffisamment incliné. On peut ensuite attendre le lendemain matin pour vérifier s'il a pu s'échapper.

Si le castor n'a pas pu s'échapper ou pour d’autres problèmes, on appellera SOS Environnement, un service du SPW qui peut être joint par téléphone 7j./7 et 24h./24 au 1718 (en français) et au 1719 (en allemand). 

 

On tombe parfois sur des tentatives de piégeage par des braconniers avec des pièges en croix, des nasses immergées que l'on ne peut confondre avec les pièges à rats musqués utilisés par le service de piégeage de Wallonie ou d’autres bricoles. On trouve aussi, malheureusement, des boules de barbelés ou des tessons de verre sous l'eau ou dans les coulées des castors.

Des castors sont parfois trouvés trouvés morts, souvent tués par une voiture, plus sporadiquement d'une maladie et malheureusement aussi par empoisonnement ou même abattus ou battus à mort.

Il faut alors signaler le cadavre au cantonnement local du DNF qui se chargera du cadavre et le fera autopsier si la mort semble ne pas être accidentelle. Des analyses génétiques ainsi que des recherches de maladies sont faites au laboratoire de l'Université de Liège dans le but de suivre les populations notamment au niveau des sous-espèces et de la situation sanitaire.

  • Les coordonnées du cantonnement régional du DNF peuvent être trouvées dans un PDF disponible sur le web à l'adresse :
    environnement.wallonie.be/dnf/servext/adsednf.htm
  • A défaut on peut appeler SOS Environnement au 1718 (en français) et au 1719 (en allemand).
  • En cas de braconnage on peut prendre contact avec la cellule anti-braconnage au 081 33 56 87 - uab.dpc.dgarne@spw.wallonie.be
    L’Unité Anti-Braconnage est en possession de la liste des dérogations à la conservation de cette espèce et peut donc vérifier la légalité des agissements que vous avez constatés.

Questions relatives à la population de castors en Wallonie

Le castor européen (ou eurasien) castor fiber a toujours fait partie de la faune indigène de Belgique. En témoignent les nombreux toponymes que l’on peut trouver sur notre territoire (Bièvre, Biévenne,…). Il fait partie de la famille des castoridae, tout comme son cousin américain castor canadensis qui est une espèce différente avec laquelle il ne peut pas se reproduire. La famille des castoridae est apparue il y a une cinquantaine de millions d'années et a au fil du temps compté de nombreuses espèces dont certaines étaient d'ailleurs beaucoup plus grandes que les deux espèces actuelles.

Plus récemment et jusqu'au début du XXème siècle, le castor eurasien fut partout massivement détruit parce que ses barrages entravaient les cours d’eau et inondaient les zones rivulaires. Il était aussi chassé pour sa fourrure et exploité pour sa viande – considérée comme du poisson et donc consommable le vendredi – et pour la sécrétion qu'il utilise pour marquer son territoire et imperméabiliser son pelage, le castoréum, employé en parfumerie et en médecine car il contient de l'acide acétylsalicylique (consommation abondante de saule oblige), c'est-à-dire la substance active de l'aspirine.

En conséquence, il était au bord de l’extinction il y a 100 ans : il n’en restait sur Terre que 1.200 individus. Chez nous comme dans la plupart des régions, il avait complètement disparu depuis le 19ème siècle. Il ne restait que quelques petites populations résiduelles notamment en Allemagne dans la vallée de l'Elbe et en France dans la vallée du Rhône. C'est vers 1920 que les premiers projets de protection et puis de réintroduction furent lancés.

Heureusement, depuis une cinquantaine d’années, l’importance économique des cours d’eau diminue et les programmes de protection et de réintroduction aident les espèces menacées. Le castor en a fortement bénéficié grâce à sa grande adaptabilité et à sa capacité à exploiter les milieux proches de l’homme, ainsi que grâce à une attitude générale plus favorable à la nature. Revenu en Wallonie au cours des années 1990, il y est désormais très présent.

Le castor a disparu de notre pays au 19e siècle. Au début des années 1980, un projet allemand de réintroduction aboutit dans l'Eifel. Une première observation en zone frontalière permit de confirmer le retour du castor en Belgique en 1991. Plus tard, en 1997, des indices de sa présence apportèrent la preuve d'une installation durable de l'espèce. Peu après et malgré le refus formulé par le Ministre de l'époque, plusieurs lâchers illégaux d'individus provenant d'Allemagne se sont succédés entre l'automne 1998 et le printemps 2000. Depuis lors, nous avons assisté à une dispersion naturelle des jeunes animaux en Wallonie, mais aussi en Flandre où quelques lâchers ont eu lieu en 2003.

(NB : pour rappel, Natagora condamne fermement toutes réintroductions d’espèces effectuées hors des cadres légaux.)

Il est vrai que leur retour a connu un gros coup d’accélérateur avec ces réintroductions non autorisées. Mais l’affaire a été jugée et le dossier est clos de longue date. D’autres castors ont évidemment continué à passer d’eux-mêmes la frontière pour s’installer chez nous. Des castorins qui naissent aujourd’hui peuvent avoir dans leurs ancêtres à la fois des migrants et des importés.

Mais cela ne change rien à la protection intégrale des castors : tous sont protégés par la loi.

Selon le Département d'Etudes du Milieu Naturel et Agricole (DEMNA) de la Région Wallonne, il y avait en 2020 plus ou moins un millier de sites occupés par un.e castor célibataire, un couple ou une famille. Cela représenterait entre 3.000 et 4.000 individus.

La plupart des bassins versants sont aujourd’hui au moins partiellement recolonisés, à l’exception de l’Ouest du Brabant Wallon et d'une bonne partie du Hainaut.

Les castors ne sont pas des animaux grégaires mais bien territoriaux : ils défendent âprement un territoire qui généralement couvre de 1 à 3 km de rives. La disponibilité limitée en territoires possibles et l’occupation de ces territoires par une seule famille (dans les faits rarement plus de 4 à 6 individus) limite la croissance de leurs populations.

Des études menées dans différents pays montrent que la population de castors dans une région finit par se stabiliser sous le nombre de sites disponibles. En effet :

  1. Au début de l’arrivée de castors dans une région, la croissance est lente car ils sont peu nombreux et dispersés
  2. Ensuite, la croissance s’accélère jusqu’à atteindre un pic
  3. À un certain moment elle ralentit, puis la population diminue pour se stabiliser sous ce pic.

Différents facteurs expliquent pourquoi la population se stabilise à un certain moment.

  1. Hausse de la mortalité
    • Raréfaction des territoires libres à conflits plus nombreux et plus violents et errances plus longues des subadultes entraînant un risque accru d’accidents
    • Augmentation des maladies à cause d’une promiscuité accrue.
  2. Diminution de la taille et de la qualité des sites d'où chute de la fertilité
    • Les portées comptent moins de jeunes
    • Les femelles n’ont plus nécessairement toutes une portée chaque année
    • Certain.e.s célibataires, sur des territoires insuffisants, ne peuvent créer famille
    • La dispersion des subadultes peut être retardée
    • Les sites trop exploités sont abandonnés.

Questions relatives à la protection dont bénéficient les castors

Le castor est une espèce indigène classée « Natura 2000 » par l’Union Européenne et incluse dans la législation wallonne sur la protection de l'environnement. Il est donc intégralement protégé par la loi. Il est interdit de le chasser, de le piéger, de le capturer, de le déplacer, de le déranger intentionnellement, de détruire ses constructions (huttes et barrages) et de dégrader son habitat.

(NB : il faut bien comprendre la notion d'espèce "indigène" : il s'agit d'une espèce apparue au cours de l'évolution dans nos régions, contrairement notamment au rat musqué et au ragondin qui sont originaires d'Amérique. Le castor n'est donc une espèce ni "exotique", ni "invasive".)

Des sanctions sont prévues à destination des contrevenants, dont des amendes. Mais, dans certains cas, il est possible d’obtenir du Département de la Nature et des Forêts de la Région Wallonne (DNF) une dérogation à cette protection intégrale.  

    Les barrages des castors sont inclus dans la protection "intégrale" que la loi accorde à ceux-ci. Seul le Département de la Nature et des Forêts de la Région Wallonne (DNF) est habilité à accorder des dérogations à cette protection.

    Les demandes de dérogations doivent être envoyées au Département de la Nature et des Forêts de la Région Wallonne (DNF). Toute personne estimant en avoir besoin peut demander une dérogation, mais pour avoir de bonnes chances de recevoir une réponse positive, il faut idéalement avoir essayé au préalable les mesures de cohabitation préconisées ainsi que prévoir des mesures susceptibles d’empêcher le retour des mêmes problèmes.

    • Vous avez une question, une inquiétude, un souci de cohabitation ?
    • Vous considérez nous rejoindre comme sentinelle ou vous former comme conseiller ?
    • Vous avez trouvé une nouvelle installation de castor à nous signaler ?

    Alors écrivez-nous à castors@natagora.be !

    Toute activité que vous observeriez qui contreviendrait à la protection intégrale des castors devrait être dénoncée

    • au cantonnement local du Département Nature et Forêt (DNF)
    • si vous n'avez pas les coordonnées du cantonnement local : auprès de SOS Environnement-Nature : 1718 (en français) ou au 1719 (en allemand) : il s'agit d'un service de la Région Wallonne accessible 24h/24h : 1718 (en français) ou au 1719 (en allemand)., qui contactera lui-même le DNF en cas de nécessité
    • à l’Unité Anti-Braconnage de la Région Wallonne : uab.dpc.dgarne@spw.wallonie.be / tél. 081 335 687 (l’Unité Anti-Braconnage est en possession de la liste des dérogations à la conservation de l’espèce et peut donc vérifier la légalité des agissements que vous avez constatés).
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